La pêche à la crevette
Mon père n’a accepté que tardivement que je l’accompagne. Souvent je le guettais avec un amère regret depuis la fenêtre du salon. Il croyait que je ne le voyais pas. Il était équipé de la tenue adéquat, qui trahissait son intention. Un maillot de bain, et un vieux polo en coton bleu. C’était toujours le même. L’étape dans le cabanon du jardin lui permettait de récupérer son épuisette qui me paraissait énorme et le pot à lait en aluminium. Il le fixait autour de son cou avec une ficelle. Il filait ensuite vers l’escalei et franchissait la petite porte bleue. Il allait aux « crevettes ».
 
Cette fois, ci je l’accompagne. Mon âge me permet de ne plus handicaper sa progression sur la grève. Il n’est plus utile de me surveiller, je suis assez grand. Cela fait bien longtemps que je connais la date de cette grande marée. Tout le monde est prêt. C’est une sorte de fête. Mon oncle ira au palourde, ma mère nous accompagnera et restera au soleil sur un rocher, moi et mon père nous allons aux crevettes. Le circuit est déjà connu à l’avance. Chaque rocher chaque trou, enfin rendu par la marée doit livrer son lot de surprises et de beaux bouquets. J’ai appris en voyant faire mon père. Une épuisette dans une main et une baguette de noisetier dans l’autre. C’est notre technique. Je n’ai jamais vu jusque-là d’autres pêcher comme cela. L’eau est un peu froide au début. La vue d’un ou deux bouquets filant devant l’épuisette en donnant des coups de queue me font vite oublier cela. Le graviers soulevé à chaque pas en allant à la rencontre du leiu de pêche ont eu tendance à s’accumuler au bout de ma paire de vielles basket. Je ne veux pas prendre le temps des les vider. La pêche et la marée n’attendent pas. Une heure avant, l’étale et le début de la montante. 2 heures de plaisir, ou le temps passe si vite. Je suis à mon premier trou. Il existe une brèche formée par deux rochers appuyés l’un sur l’autre. Je passe lentement mon épuisette dans l’eau et la remonte lentement le long du goémond. Rien ou pas grand chose, trois crevettes, qui n’ont pas la taille des bouquets espérés. Je le savais. Elles ne sont pas bêtes et ne se laissent pas piéger facilement. Je calle mon filet, afin qu’il obstrue en partie la brèche. Il est légèrement incliné pour qu’il soit facile à relevé. Le manche en bois est caller sur unautre rocher. Je me glisse de l’autre coté. Je cherche avec ma baguette de noisetier en tatonant  du bout sur le rocher une brèche qui communiquerai avec l’autre coté. Ca y est j’y suis. J’agite , je bouge le morceau de bois en continu. J’apperçoit de l’autre coté un léger nuage de limon, qui obscurcit mon filet. Cela communique bien. J’attends un peu et vais me saisir de mon épuisette avec précaution. Il me faut la retirer sans hésitation d’un seul geste. Là au fond du filet, quatre magifique bouquet, se débatte en clauant de la queue. Voilà, c’est comme cela que je pêche, de proche en proche en suivant le rivage.Mon petit sac de toile se remplit petit à petit. De temps en temps je me redresse le dos un peu douloureux. Je regarde le bleu du large, j’hume l’odeur salée et iodée que la légère brise amène. On est bien, les peids dans l’eau la tête au vent et au soleil. Mon père s’affaire déjà depuis un moment autour du même rocher. Même si la pêche est bonne il ne dira rien. Je le regarde faire. Il m’a vu et me fais un signe discret de venir. Quelle fierté , il abesoin de moi. JE vais pouvoir pecher avec lui. Il y a un trou sous le rocher, celui ci fait suite à un long sillon entre le cailloux et le  sable. Son épuisette est trop grande, il ne peu pas l’y glisser. Pourtant déjà à trosi reprise il a pris à proximité quelques bouquets. Nous nous organisons. Je tiens sa grande épuisette, je bloque ainsi toute issue. Il glisse doucement la mienne dans la fente, cest profond elle rentre tout entier. Il agite de l’autre coté sa baguette de bois. J’ai aperçu déjà quelques bouquets filer dans l’épuisette dont j’ai la garde. Il me donne le signal. Ensemble nous retirons nos filets. Quel spectacle, j’ai quelques gros bouquets, mon épuisette, qui était sous le rocher elle est pleine.. Les bouquets grouillent. Difficile d’être discret. Un pêcheur à proximité a vu notre pêche miraculeuse. Pour limiter les envieux, nous remplissons bien vite mon sac et son bidon. Ainsi près de dix fois nous recommencerons, en entamant à peine le premeir record. Enfin les prises s’amenuisent. Nous n’avons plus qu’à rentrer. Le pêcheur qui nous avait vu, se précipite alors sur le rocher que nous avions jalousement gardé. Il ne pêchera plus le pauvre. La marée commence à remonter déjà. Mon sac est lourd, nous marchons fièrement coté à cote de retour vers la maison. Ma mère nous a rejoint près du mur romain. Elle nous interroge sur notre pêche. « Pas mal » dis humblement mon père. Elle regarde dans mon sac. Ce qu’elle croayait être du goemont qui rendait celui-ci si plein, ce ne sont que des bouquets. Elle est emmerveillée, me félicite. Je suis heureux, mon sac plein, le soleil qui me chauffe le dos, et mon père qui partage ma joie. Nous rinçons nos épuisette dans le petit ruisseau avant de remonter vers la maison.
Nous laissons nos chaussures mouillées en bas. Mes grands parents sont dans la cuisine. Ils ont préparés le déjeuner. Mon grand père râle un peu. « Vous êtes tard ». C’est comme cela à chaque grande marée. La pêche déborde toujours sur les horaires du midi. Il faut décaller le sacro saint déjeuner de dimanche. Je renverse mon sac dans l’évier en inox et mon père fait de même. Il quasi plein. Du jamais vu. Mon grand père à viet oublié notre retard. Nous voilà en train de faire le récit de cette pêche miraculeuse. Les cousins qui ont entendu le « ma doué » de ma grand père decendent des chambres l’escalier en bois et rappliquent aussi. C’est la consécration.  J’assiste après le tri des algue et autres intrus, à la cuisson de ce buttin. Puis nous passons à table pour engloutir avec appétit la farondole des plats préparés par mes grands parents.
Ces moments sont restés magiques, les odeurs des crevettes qui cuisent, les mains et les pieds qui piquent un peu en raison des petits bobos ocassionnés par la pêche, et cette douce langueur l’après midi après le déjeuner réparateur.